Les Chandeliers et le Grands Lustre
Les grands chandeliers
Donnée par M. Maurice Ballande, cette très riche garniture de chandeliers, de style gothique comme la Cathédrale, est du plus magnifique effet. Chacun des chandeliers, de 1m de hauteur, a été doré au feu ; c’est pourquoi après soixante ans écoulés, l’or n’a point changé ; le moindre astiquage lui rend son premier éclat.
Le grand lustre
L’immense croisée du transept, qui mesure 17m en diagonale était bien vide jusqu’à l’Assomption 1892, mais quelques semaines auparavant, un superbe lustre de nickel avait été apporté par un voilier, qui venait chercher le minerai.
C’était le cadeau princier de la Société « Le Nickel » à la Cathédrale de Nouméa.
Ce remarquable travail, exécuté par la Maison Brunet de Paris, est tout entier en nickel calédonien. Ses dimensions et sa forme répondent parfaitement aux proportions de l’édifice, dont il fait l’un des principaux ornements.
Les deux couronnes de lumières sont d’une sobre et religieuse élégance. Point d’ornements de faux clinquant, de pièces appliquées : rien que du nickel gracieusement découpé. La réplique de cette belle œuvre d’art est l’un des ornements très appréciés de l’église de la Madeleine à Paris.
La statue de Notre-Dame des Flots
Enfin, en ce jour consacré au triomphe de la Vierge, la belle statue de la façade était solennellement bénite au retour de la Procession du soir, par Mgr Fraysse, qui prononça à cette occasion, nous disent les chroniques, une remarquable allocution en développa le texte inscrit sur le socle de la statue : Ave Maris Stella, iter para tutum. Salut étoile de la Mer, donnez-nous un chemin sûr.
Cette belle statue est un don des Marins du commerce calédonien. Haute de deux mètres et placée dans une niche trilobée, sur un piédestal de pierre qui la rehausse, la statue faite sur commande spéciale, se présente aux regards, la tête couronnée de douze étoiles de brillants ; sur son bras repose l’enfant Jésus, dont une main s’élève pour bénir, pendant que l’autre porte le globe terrestre surmonté d’une croix.
Les pieds de la Madone reposent sur un hémisphère du globe terrestre. Ce n’est pas un hémisphère quelconque, c’est notre hémisphère austral, et même en y regardant de bien près, on pourrait voir gravée la presqu’île de Nouméa, sur laquelle repose une ancre symbolique. En souvenir des paroles de l’Écriture, on voit aussi et le croissant de la lune et le serpent infernal, dont le pied de la Vierge écrase la tête. Grâce à un don généreux, cette statue est illuminée à la veille des grandes fêtes.
L’esplanade de l’église
Les travaux d’aplanissement ayant été faits assez largement, tout autour de la Cathédrale règne, non pas seulement un chemin de ronde, mais, du côté sud surtout, une véritable esplanade. Il en pourrait être de même du côté nord si on déblayait la montagne.
Cette esplanade, qui surplombe la route d’environ six mètres, a demandé plus de travaux qu’on ne le croit généralement. Un mur de soutènement absolument droit permet de ne perdre aucune place.
L’esplanade de notre église est magnifique. Sa position, hors de pair, dominant la rade et la passe ; sa largeur qui en fait une véritable cour de récréation pour les enfants et permet le déploiement des toutes les pompes sacrées dans les cérémonies extérieures : tout cela fait le prix de notre esplanade.
Mais comment la clôturer ? Faire un petit mur paraissait difficile. Trop haut, il eut masqué la vue, trop bas, il eut exposé à de nombreux accidents les enfants toujours imprudents. La difficulté a été contournée en supprimant le mur à hauteur de l’esplanade et en la clôturant par une très gracieuse et très légère, quoique solide barrière de fer de deux mètres de hauteur maintenue par une série de colonnes de pierre, placée de trois en trois mètres. Avec ce système, plus de danger d’accidents et aucun obstacle à la vue.
Un chemin très large et d’un grand développement adoucissant la pente de la rampe permet d’accéder à l’église. Les voitures, même lourdement chargées peuvent la gravir facilement. Un autre chemin plus court a été fait pour les piétons : c’est l’escalier de la façade.
L’espace étant restreint, on a fait un escalier à double rampe, revenant sur elles-mêmes. De cette manière beaucoup de personnes peuvent circuler sans se gêner. De plus, l’escalier ainsi fait constitue un très sérieux contrefort pour cette partie de l’esplanade. Ce gros travail a été achevé dans les premiers mois de 1894.
© Textes : Père Henri Boileau (1874-1966)
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